« Le plus innocent d’entre nous, du moins en apparence, était ce jeune homme frêle, séduisant, rieur, qui semblait curieux de tout et de tout le monde, qui se présenta à nous en énonçant très fort, avec un faux accent américain, ce prénom venu d’ailleurs : «Just», qu’il prononçait, et c’est ce qui me faisait sourire «Djust».
Ses mémoires, que le lecteur va découvrir, témoignent de cette curiosité et de cette fraîcheur d’esprit qui n’appartiennent qu’à Jaeckin. C’est un incroyable chemin à travers les années 60, 70 et plus, puisque, c’est la chance des gens d’images (photographe ou metteur en scène), Jaeckin a rencontré et observé une humanité créatrice et diverse, allant de Polanski à Jane Fonda, du couple Lazareff aux producteurs de Hollywood, se déplaçant, à la vitesse qui était la sienne, de la photo au cinéma, de la peinture à la sculpture, sans jamais perdre le petit recul nécessaire afin de ne pas être dupe de ce qu’il faisait, ce qu’il était. Ainsi l’épisode du film Emmanuelle, ses aventures en Thaïlande lors du tournage, sa fausse carrière américaine, toutes les leçons qu’on peut tirer d’une expérience à laquelle rien ne l’avait préparé, sinon sa grande disponibilité, son sens de l’image, son goût du risque, son talent multiple, constituent autant de moments savoureux, contés avec simplicité, modestie, humour et sens de la précarité de toute choses. »
— Philippe Labro
Photographe, sculpteur, peintre, directeur artistique, le célèbre réalisateur d’Emmanuelle est un homme de records. Il serait réducteur d’imaginer que sa créativité se soit épanouie dans ce seul domaine. S’il est un mot qui définit cet artiste, c’est la polyvalence. Pour cet épicurien, « la vie est faite de challenges, de projets ». Sa carrière de peintre et sculpteur est une belle page de sa vie. D’abord celle de sa rencontre avec Anne, ancienne danseuse professionnelle: la passion de la belle pour la sculpture va réveiller en Just un talent mis en sommeil.
Avant de lancer sa carrière de cinéaste, Just Jaeckin est devenu le photographe de stars pour des magazines prestigieux Vogue, Elle, Marie Claire, Harpers-Bazar etc. Pendant 7 ans sous son objectif, il a vu défiler de grandes stars : de Brigide Bardot, en passant par sa muse Sylvia Kristel ou encore Serge Gainsbourg et Jane Birkin.
Gainsbourg et Birkin
« J’ai présenté Jane à Serge. Cela s'est passé à Londres. Le courant n'est pas passé immédiatement entre les deux, loin de là. Serge s'est montré très dur avec elle... »
C’est aussi à cette période qu’il trouve le moyen de s’essayer à la caméra en tournant pour Dim Dam Dom et en réalisant le fameux film mondialement connu « Emmanuelle », qui a fait scandale, mais resta à l’affiche sur les Champs-Élysées pendant 13 ans. Suivront 8 autres longs métrages : Madame Claude, Histoire d’Ô, Le dernier amant Romantique, L’amant de Lady Chaterley, Girls, Gwendoline qui a reçu le grand prix du film d’aventures de Rome. Il réalisa également de nombreux films publicitaires sans jamais quitter le monde de l’art et du visuel. Il aura laissé une empreinte significative sur l'histoire du cinéma en France et ailleurs…
BARDOT CASQUETTE
A/5 LE JUMPER
VOGUE DONNA
B/1 SOLEIL ET LUNE
C/8 HOMMAGE A COCTEAU
BARDOT ROSEAUX
D/4 ADJANI
F/5 L'AFRICAIN
CANDICE BERGEN